Talkin' New York -
ALBUM : "BOB DYLAN" - 1962

Le "talking-blues" a pris forme dans les années 1920. C'est un discours prononcé avec un simple accompagnement de guitare. Presque tous les blues parlé depuis Guthrie sont devenus des véhicules de l'humour folk. Dylan s'est ici inspiré de trois chansons de Guthrie sur New-York, en particulier il cite "Pretty Boy Floyd" en parlant de "voler avec un stylo". Mais en faisant son "talking" en sol, avec seulement trois accords il façonne un style tout personnel. Il a vingt ans, c'est son premier disque, et déjà, c'est du Dylan classique avec sa maîtrise de l'écriture, du débit et de la musique, son humour sardonique, sa vision sarcastique sur la musique et tout ce qui l'entoure...

Cette chanson se termine sur un clin d'œil : East Orange est une ville du New Jersey limitrophe de New York, où habitait Woody Guthrie, et Dylan lui rendait visite fréquemment les premiers temps de son arrivée dans la Grosse Pomme. Bien entendu, ce n'était pas un vrai adieu à New York, qui sera encore longtemps la ville préférée de Dylan.


Talkin' New York Parlant de New York
Ramblin' outa the wild West,
Leavin' the towns I love the best.
Thought I'd seen some ups and down,
"Til I come into New York town.
People goin' down to the ground,
Buildings goin' up to the sky.
J'ai vagabondé hors de l'Ouest sauvage,
J'ai quitté les villes que je préfère.
J'pensai en avoir connu des hauts et des bas,
Jusqu'à ce que j'arrive à New York.
Des gens y descendent bas dans le sol,
Des immeubles y montent haut dans le ciel.
Wintertime in New York town,
The wind blowin' snow around.
Walk around with nowhere to go,
Somebody could freeze right to the bone.
I froze right to the bone.
New York Times said it was the coldest winter in seventeen years;
I didn't feel so cold then.
C'était l'hiver à New York,
Le vent faisait voler la neige.
A se balader sans nulle part où aller,
On pouvait se geler jusqu'aux os.
D'ailleurs, je me gelai jusqu'aux os.
Le New York Times dit que c'était l'hiver le plus dur depuis dix-sept ans :
A l'époque je n'avais pas eu aussi froid.
I swung on to my old guitar,
Grabbed hold of a subway car,
And after a rocking, reeling, rolling ride,
I landed up on the downtown side;
Greenwich Village.
Me balançant sur ma vieille guitare,
Je m'agrippai à une voiture du métro,
Et après un parcours roulé boulé secoué,
J'ai atterri dans le quartier du bas :
Greenwich Village.
I walked down there and ended up
In one of them coffee-houses on the block.
Got on the stage to sing and play,
Man there said, "Come back some other day,
You sound like a hillbilly;
We want folk singer here."
J'y ai marché et j'ai fini
Dans un des cafés de ce quartier.
Je suis monté sur scène chanter et jouer,
Le patron m'a dit : "Reviens un autre jour,
Tu chantes comme un hillbilly :
Nous voulons des chanteurs folk ici. "
Well, I got a harmonica job, begun to play,
Blowin' my lungs out for a dollar a day.
I blowed inside out and upside down.
The man there said he loved m' sound,
He was ravin' about how he loved m' sound;
Dollar a day's worth.
J'ai trouvé un job de joueur d'harmonica,
A m'éclater les poumons pour un dollar par jour.
J'ai soufflé à l'envers et les pieds en haut.
Le patron a dit qu'il adorait mon style,
Il y croyait et adorait ma façon de jouer :
Ca valait un dollar par jour.
And after weeks and weeks of hangin' around,
I finally got a job in New York town,
In a bigger place, bigger money too,
Even joined the union and paid m' dues.
Et après des semaines et des semaines à traîner,
J'ai enfin décroché un job à New York,
Dans une plus grande salle, et avec plus d'argent,
J'ai même pu me syndiquer et payer mes cotis'.
Now, a very great man once said
That some people rob you with a fountain pen.
It didn't take too long to find out
Just what he was talkin' about.
A lot of people don't have much food on their table,
But they got a lot of forks n' knives,
And they gotta cut somethin'.
Un très grand homme dit un jour
Que l'on peut vous voler avec un stylo.
Il ne fallut pas longtemps pour comprendre
Ce dont il voulait parler.
Beaucoup de gens n'ont pas grand'chose à manger,
Mais ils ont des fourchettes et couteaux,
Et trouvent toujours quelque chose à couper.
So one mornin' when the sun was warm,
I rambled out of New York town.
Pulled my cap down over my eyes
And headed out for the western skies.
So long, New York.
Howdy, East Orange.
Alors, un jour que le soleil était chaud,
J'ai vagabondé hors de New York.
J'ai enfoncé ma casquette sur les yeux
Et suis parti vers les cieux de l'ouest.
Adieu, New York.
Salut, East Orange.
Traduction et notes de Pierre Mercy et François Guillez


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