The Lonesome Death of Hattie Carroll
ALBUM : "THE TIMES THEY ARE A-CHANGING". - 1964



Tirée comme Hollis Brown d'un fait-divers réel, cette chanson est sans doute la plus désespérée de cet album. Elle illustre le racisme ambiant dans le sud des Etats-Unis au début des années soixante, mais aussi un thème récurrent chez Dylan, le peu de confiance accordée aux juges, et aux pouvoirs en place en général.

Son style est très novateur car Dylan ose demander à l'auditeur de retenir ses larmes jusqu'au dernier couplet.

Dylan semble tenir particulièrement à ce morceau, puisqu'il l'a souvent repris en concert, et encore aujourd'hui au moins une fois par tournée.


The Lonesome Death of Hattie Carroll La mort solitaire de Hattie Carroll
William Zanzinger killed poor Hattie Carroll
With a cane that he twirled around his diamond ring finger
At a Baltimore hotel society gath'rin'.
And the cops were called in and his weapon took from him
As they rode him in custody down to the station
And booked William Zanzinger for first-degree murder.
But you who philosophize disgrace and criticize all fears,
Take the rag away from your face
Now ain't the time for your tears.
William Zanzinger a tué la pauvre Hattie Carroll
D'une canne qui tournoyait entre ses doigts bagués
A une réunion de la bonne société dans un hôtel de Baltimore.
Et on a appelé les flics et on lui a retiré son arme
Ils l'ont placé en garde à vue au poste
Et ils ont inculpé William Zanzinger d'homicide volontaire.
Mais vous qui raisonnez sur la honte et critiquez les peurs,
Eloignez ce mouchoir de votre visage
Vous pleurerez plus tard.
William Zanzinger, who at twenty-four years
Owns a tobacco farm of six hundred acres
With rich wealthy parents who provide and protect him
And high office relations in the politics of Maryland,
Reacted to his deed with a shrug of his shoulders
And swear words and sneering, and his tongue it was snarling,
In a matter of minutes on bail was out walking.
But you who philosophize disgrace and criticize all fears,
Take the rag away from your face
Now ain't the time for your tears.
William Zanzinger, qui à vingt-quatre ans
Posséde une plantation de tabac de deux cents hectares
Avec de riches parents qui l'aident et le protégent
Et des relations d'affaires dans le monde politique du Maryland,
Réagit à ce qu'il avait fait par un haussement d'épaules
Des jurons, des mots hautains et des ricanements,
En quelques minutes il était dehors libéré sous caution.
Mais vous qui raisonnez sur la honte et critiquez les peurs,
Eloignez ce mouchoir de votre visage
Vous pleurerez plus tard.
Hattie Carroll was a maid of the kitchen.
She was fifty-one years old and gave birth to ten children
Who carried the dishes and took out the garbage
And never sat once at the head of the table
And didn't even talk to the people at the table
Who just cleaned up all the food from the table
And emptied the ashtrays on a whole other level,
Got killed by a blow, lay slain by a cane
That sailed through the air and came down through the room,
Doomed and determined to destroy all the gentle.
And she never done nothing to William Zanzinger.
But you who philosophize disgrace and criticize all fears,
Take the rag away from your face
Now ain't the time for your tears.
Hattie Carroll était la bonne de la cuisine.
Elle était agée de cinquante-et-un ans et avait dix enfants
C'est elle qui portait les plats et sortait les ordures
Sans jamais s'asseoir au bout de la table
Sans jamais parler à ceux qui étaient à table
Elle ne faisait que desservir la table
Et vider les cendriers d'un tout autre côté,
Elle fut tuée d'un coup, laissée morte par une canne
Qui fendit les airs et traversa la pièce,
Destinée et résolue à détruire les innocents.
Elle qui n'avait jamais rien fait à William Zanzinger.
Mais vous qui raisonnez sur la honte et critiquez les peurs,
Eloignez ce mouchoir de votre visage
Vous pleurerez plus tard.
In the courtroom of honor, the judge pounded his gavel
To show that all's equal and that the courts are on the level
And that the strings in the books ain't pulled and persuaded
And that even the nobles get properly handled
Once that the cops have chased after and caught 'em
And that the ladder of law has no top and no bottom,
Stared at the person who killed for no reason
Who just happened to be feelin' that way without warnin'.
And he spoke through his cloak, most deep and distinguished,
And handed out strongly, for penalty and repentance,
William Zanzinger with a six-month sentence.
Oh, but you who philosophize disgrace and criticize all fears,
Bury the rag deep in your face
For now's the time for your tears.
Dans la grand'salle d'audience, le juge cogna son marteau
Pour montrer que tous les hommes sont égaux et que les tribunaux sont équitables
Et que les textes de loi ne sont pas détournés ni faussés
Et que les puissants se font eux aussi juger
Une fois que les flics les ont poursuivis et arrêtés
Et que l'échelle de la loi n'a ni haut ni bas,
Il dévisagea celui qui avait tué sans raison
Qui avait cédé à cette envie sans prévenir.
Et il parla de sa robe, tout de profondeur et de distinction,
Et il condamna fermement, en punition et repentir,
William Zanzinger à une peine de six mois.
Oh, mais vous qui raisonnez sur la honte et critiquez les peurs,
Cachez votre visage dans ce mouchoir
Voici venu le temps des pleurs.
Traduction de Gérard Poillet, notes de François Guillez


retour à



La version originale de cette chanson se trouve à
et les droits d'auteur sont réservés.
Pour la traduction, prière d'informer le webmestre
avant toute copie ou référence d'un autre site, merci.